vendredi 24 juin 2011

Le scénario de la misère

Qui peut croire que la Grèce pourra rembourser les sommes colossales que l’Europe lui prête ?

Déjà, pour entrer dans la zone euro en 2001, le pays avait triché sur des statistiques et était, en fait, déjà beaucoup plus endetté que ce toléré par la zone Euro.

Les investisseurs ont alors imposé des taux d’intérêts de plus en plus prohibitifs. La crise mondiale a ensuite achevé de fragiliser le pays.

Cela n’a pas empêché la communauté de faire son devoir et de prêter des sommes astronomiques. Les Européens ne peuvent qu’espérer que des hypothèques aient été prises dans des secteurs stratégiques: des transports (ports, aéroports, trains, autoroutes) à l'énergie (gaz, électricité) en passant par les loisirs ( casinos, loterie, paris sportifs) et la gestion de l'eau, les banques et les télécoms... et les îles.
La Chine, elle qui est implantée depuis 2008 dans le port du Pirée, pourrait investir à bon prix dans le groupe public grec des chemins de fer. La compagnie d'électricité tchèque CEZ AS étudierait l'achat d'actifs de PPC, le principal producteur d'électricité grec.

Quand on y regarde de plus près, il est ahurissant de s’apercevoir que le désordre règne au point que les fonctionnaires ne parviennent pas récolter l’impôt. Il n’y a même pas de cadastre dans ce pays et en conséquence il n’y a pas d’impôt foncier. Définir la propriété immobilière est impossible.

Les habitudes de ce peuple sont en parfaite opposition avec la mondialisation qui va toujours plus vite et sur laquelle personne n’a de prise excepté de s’adapter très vite pour la minimiser.
Cela demande de l’énergie et des politiques forts qui maîtrisent l’économie. Il est clair que cette crise de la dette Européenne a le mérite d’accélérer la gouvernance Européenne et surtout de mettre en place une économie commune.

Il est curieux de constater que les citoyens de base, des pays les plus endettés d’Europe, souhaitent revenir à leurs monnaies locales comme si le retour vers le passé allait leur apporter la quiétude qu’ils supposaient détenir auparavant.
Il s’agit là, d’une inconscience populaire qui est aiguisée par les partis des extrêmes en recherche de voix pour leurs futures élections.

Si le peuple Grec finit par refuser les plans d’austérité successifs et qu’il vote un retour à la Drachme, la misère sera au rendez-vous. Plus aucun pays ne pourra alors accepter cette monnaie qui n’aura que la valeur de son PIB, c'est-à-dire nulle.

La famine et la guerre s’installeront.
La Turquie ne fera qu’une bouchée de son rival ancestral mais cela n’arrangera pas la candidature de la Turquie à l’Europe mais tout le monde a le temps et s’accordera à dire qu’il faut laisser du temps au temps.

Dans une telle situation, l’Europe devra panser ses maux à l’image de l’Allemagne, si prompte à donner des leçons de vertu mais qui n’a pas hésité à vendre, il y a quelques mois encore, cinq sous-marins à la Grèce. Quant aux Banques, toujours plus avides de profits faciles, elles devront provisionner ces pertes en pensant qu’il vaut mieux prêter à d honnêtes entrepreneurs de talent afin qu’ils construisent une économie du réel plus durable.

Si ce scénario devait arriver, il ne serait pas catastrophique pour l’euro car les pays les plus fragiles comprendraient enfin que l’austérité est une aubaine face au quotidien Grec qui se dessine.